Le démarrage d’entreprise – Comment le MBA vous appuie dans un démarrage efficace

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En commençant, j’aimerais dire que chaque cas est différent. Dans mon cas, le MBA a été d’une aide incroyable. Non pas pour lancer ma première entreprise, car lorsque j’ai étudié pour obtenir mon MBA, je l’avais déjà vendue, mais pour faire l’acquisition de ma seconde entreprise.

L’entreprise en question était fortement déficitaire, pratiquement en faillite, et donc il a fallu la repartir sur des nouvelles bases. Cela incluait le changement en profondeur du fonctionnement interne, et surtout les mentalités et façons de faire des employés. Quels produits devrions-nous garder ou adapter soit pour consolider les marchés existants et pouvoir en attaquer des nouveaux, tant locaux qu’internationaux. Tout cela fait, liquidités obligent, dans un délai très court.

C’est alors que j’ai utilisé plusieurs concepts qui m’avaient été enseignés lors de mes études au MBA et qui m’ont fortement guidé dans mes prises de décision.

Par exemple, lors de l’achat de l’entreprise, le cours de gestion financière m’a permis de non seulement bien comprendre les états financiers, ce qui est la base de tout, mais de relever des données importantes, souvent cachées dans d'autres informations financières, qui m’ont indiqué les points forts et faibles de l’entreprise et les m’y attaquer le jour 1.

Les cours axés sur la gestion du personnel ont été d’une aide importante pour communiquer le message de changement, ainsi que les nouvelles balises qui seront implantées par la nouvelle direction, au personnel en place. Et surtout qui m’ont permis de détecter les employés qui seraient mes alliés pour implanter la culture de changement, ceux que je devrais convaincre et ceux dont, malheureusement, je devrais me départir, car étant un frein trop important aux changements que nous voulions implanter.

La gestion des opérations vise à restructurer les méthodes de fabrication, sans oublier les cours de marketing, plus particulièrement la portion concernant les marchés internationaux pour développer un plan d’action solide et réaliste afin d’attaquer des nouveaux marchés, principalement à l’international.

Par exemple, il fallait me poser entre autres les questions suivantes:

 
  • avons-nous les bons produits pour les marchés visés?
  • avons-nous le bon personnel en place?
  • avons-nous les liquidités et le temps  pour bien les développer avec succès?
  • que faut-il changer ou implanter à l’interne pour bien servir les marchés visés?

En résumé, ces concepts m’ont permis de développer un plan d’attaque réaliste et réalisable, à la hauteur de nos moyens financiers afin de redresser rapidement la situation.

Mais je dirais que la plus grande valeur ajoutée que le MBA m’a apportée n’a pas été académique. Cela a été de me faire réaliser que je ne pouvais plus tout faire seul. Comme vous le savez tous, la charge de travail que les études de MBA demande rend humainement impossible d’espérer tout faire seul.  Au début, à reculons, j’ai dû accepter de travailler en équipe malgré que cela implique de déléguer et surtout d’accepter que le travail d’une autre personne fasse partie du travail qui sera remis pour évaluation.

Finalement, cela m’a fait réaliser que non seulement le travail des autres était parfaitement valable, souvent meilleur que le mien, mais surtout apportait des dimensions, des visions aux problèmes auxquelles je n’aurais pas pensé.  Naturellement, la facette relations humaines du travail d’équipe apporte son lot de frictions, surtout quand elle est composée de plusieurs entrepreneurs, mais comme nous n’avions pas le choix, on a dû apprendre à les régler et surtout faire des compromis.

Cela m’a fait réaliser que de tout vouloir faire tout seul, ne pas déléguer, tenter de tout diriger, tout décider, bref être le one man show de son entreprise est, en fin de compte, un frein important à son développement. Dans mon cas précis, la relance réussie de l'entreprise aurait été impossible sans l’aide des employés qui m’ont épaulé.

Bref, deux ans après son acquisition, l’entreprise, qui était presque faillite, a remporté le prestigieux prix « Relève ou transfert d’entreprise » lors du gala Dominique-Rollin de la Chambre de commerce de la Rive-Sud.

En résumé, le MBA fut, dans mon cas, un accélérateur important, me permettant d’attacher des concepts que je connaissais déjà, ou dont j’avais entendu parler, avec des nouveaux, les mettre en application et de surtout tenir le cap lors de leur implantation.

Cependant, avec le recul, je dois avouer que si j’avais été une personne qui sortait fraîchement de l’université, ou encore avec peu d’expérience de travail, probablement que mon MBA aurait été un très gros frein pour l’achat de l’entreprise. Pourquoi ? Parce que je n’aurais pas été capable de distinguer ce qui, de la formation que j’ai reçue, s’applique vraiment à mon domaine, est peu applicable ou ce qui est franchement purement théorique. Bref, au lieu de m’encourager, cela m’aurait découragé, car cela aurait fait paraître l’aventure beaucoup trop périlleuse et risquée.

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